Marcadier Barzoï 2 : reine de beauté (ou pas)

Mais « caisse » donc cette étrange chose angulaire ? La version 1.0 du Tesla Cybertruck ? Même si la ressemblance avec la futuriste américaine est indéniable, il s’agit en fait d’une auto française quasi-confidentielle : la Marcadier Barzoï II. Une création qui sent bon les années 70...

Ce mélange entre pyramide et vaisseau spatial est en réalité bien de chez nous. Lignes tendues, silhouette taillée à la serpe… pas de doute, nous sommes bien dans les seventies. Produit par Marcadier entre 1977 et 1983, la Barzoï 2 est un petit kit-car aux doux airs de Lamborghini Bravo.

La marque Marcadier n’en est pas à son coup d’essai. Le petit constructeur s’est fait connaître dans les années 60 pour ses productions de voitures de sport en kit. Et en particulier le mignon coupé Barzoï, vendue depuis 1967. Une décennie plus tard, en 1977, André Marcadier présente celle qui a la lourde tache de succéder au petit coupé. Outre son nom aux antipodes de l’originalité, la remplaçante de la Barzoï change d’apparence, abandonnant ses rondeurs pour des lignes tracées à la règle.

Toujours proposée en kit, elle peut être motorisée par une mécanique de Simca 1000 (Rallye 1 et 2, mais aussi 5 et 6CV pour les plus petites bourses), montée en porte-à-faux arrière et couplée à une boîte de vitesses à 4 rapports. La coque, en fibre de verre, repose quant à elle sur un châssis poutre. Les suspensions avant et arrière sont elles aussi reprises à la Simca 1000, Rallye 1, 2 ou 3. Poids total de la belle (ou de la bête) : seulement 690 kg sur la balance ! Le design fuyant de la caisse la rend extrêmement basse, à peine 1,05 mètre. De quoi faciliter la pénétration dans l’air, moins celle dans l’habitacle…

Avis aux amateurs : l’assemblage est réalisable par un amateur ayant du goût (et un petit outillage) / Crédit : Marcadier

Barzoï 2 : inspirée et inspirante ?

Si le design de la Barzoï 2 est étrange, c’est qu’André Marcadier s’est inspiré (trop) d’un concept-car italien pour dessiner son modèle. En 1974, Lamborghini cherche une remplaçante à son Urraco. Le constructeur fait donc appel à Bertone. Sous la houlette de Marcello Gandini, le studio de design donne naissance à la Bravo. Le petit taureau fait son apparition au public lors du salon de Turin 1974. Un quasi copié-collé et le tour est joué pour André Marcadier : la Barzoï 2 est née.

Détail amusant et caractéristique du modèle français, la rangée de phares avant peut être cachée (manuellement bien sûr, pratique pour les appels de phare !) avec une plaque pour favoriser l’aérodynamisme.

Particularité que l’on retrouve sur un autre concept-car, britannique cette fois-ci : l’Aston Martin Bulldog. Dévoilé en 1979, l’impressionnant prototype devait préfigurer un modèle en série ultra-limité, mais qui ne verra jamais le jour. Comme sur la Marcadier sortie deux ans plus tôt, la Bulldog dispose de feux avant couverts, cachés sous un panneau de carrosserie mobile.

Un petit tour et puis s’en va

Affichée au prix de 18 000 francs sur le stand de la marque au Salon de Paris, la Barzoï 2 ne connait pas le succès de sa prédécesseur. En six ans, seulement 50 exemplaires environ sont fabriqués…

Raphaël Crabos

Sources :

Pour compléter la lecture, je ne saurais que trop vous conseiller le sujet dédié à la marque sur Autodiva.

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